Bérengère Cournut ORAISON BLEUE

Bérengère Cournut
ORAISON BLEUE

Littérature / Récits d’objets /
Café littéraire le 7 décembre au musée des Confluences

Toujours sensible à la géographie, aux paysages environnants et aux éléments qui les constituent, Bérengère Cournut a été attirée par une vitrine de minéraux du musée des Confluences, dans laquelle elle a retenu une azurite, une pierre tendre, de couleur bleue. Si ce sont d’abord ses propriétés chimiques, esthé- tiques et la mémoire séculaire que cette pierre véhiculait qui semblaient l’avoir attirée, Bérengère Cournut a rapidement été rattrapée par un triste événement, la mort d’un proche, le père d’amis de ses enfants, qu’elle croisait souvent à la sortie de l’école. Geoffroy Bonjour vouait également une passion aux pierres de- puis quelque temps. Il ne se limitait pas à les collectionner, à les rouler dans ses mains pour trouver une forme d’apaise- ment, il les sculptait et les assemblait pour leur donner une nouvelle fonction et les transmettre à des proches. Évoquant par petites touches la mémoire de cet homme, la manière dont son rapport aux pierres avait transformé son rapport au monde et aux autres, Bérengère Cournut se dévoile à son tour, tant l’évocation de cette pierre, sa couleur et la disparition de cet homme font résonner en elle des souvenirs intimes remontant à l’enfance Un texte délicat et émouvant, qui sou- ligne la puissance d’évocation et le pou- voir poétique des éléments naturels et des minéraux en particulier. Sans évacuer une dimension un peu new age de cette fascination pour les pierres, riant d’elle-même à l’occasion, Bérengère Cournut se fait l’avocate de leurs ver- tus potentielles contre la folie qui nous guette tous insidieusement.

L’AUTRICE

Née en 1979, Bérengère Cournut a grandi dans les Yvelines, entourée d’eaux et de collines. À quinze ans, elle quitte ce pay- sage pour Paris, où elle étudie les lettres, devient un temps secrétaire du traduc- teur Pierre Leyris, puis correctrice dans l’édition et dans la presse. En 2014, elle accompagne son mari universitaire à Be- sançon et, à nouveau entourée d’eau et de collines, donne naissance à trois enfants. Parallèlement à cette vie déjà trépidante, elle explore des territoires aussi lointains qu’intimes qui finissent en livres, en autres vies rêvées, parmi lesquels Née contente à Oraibi (Le Tripode, 2017), De pierre et d’os (Le Tripode, 2019/prix du roman Fnac, prix Libr’à nous, prix Marcel-Aymé), Élise sur les chemins (Le Tripode, 2021), Zizi Cabane (Le Tripode, 2022).